Si l’Éternel ne bâtit la maison… 1 Cantique des pèlerinages. De Salomon. Si l’Éternel ne bâtit la maison, Ceux qui la bâtissent se fatiguent en vain ; Si l’Éternel ne garde la ville, La garde veille en vain. 1 et 2 Travail humain et bénédiction divine
Si l’Éternel ne bâtit la maison… L’expression : bâtir une maison , est prise sans doute ici au sens propre, mais elle prépare néanmoins le reste du psaume, y compris la seconde strophe, parce qu’elle signifie aussi : faire prospérer la maison (Proverbes 14.1 ), et même : fonder une famille (2 Samuel 7.11 ).
En vain . La triple répétition de ce mot (versets 1 et 2) est bien dans le genre propre aux cantiques des Maaloth. Comparez les alors de Psaumes 124.3-5 ; Psaumes 126.2 .
2 En vain vous vous levez matin, Vous vous couchez tard, Vous mangez un pain de labeur ! Il en donne tout autant à son bien-aimé pendant son sommeil ! Vous -vous couchez… Le mot hébreu signifie s’asseoir , mais s’asseoir pour se reposer, de même que le terme se lever signifie : se lever pour le travail. C’est donc à tort que quelques-uns ont traduit : Vous restez assis bien tard (pour le travail).
Son bien-aimé , ou son favori , hébreu : jadid . Ce nom a servi à former le nom de Jédidja , donné à Salomon (2 Samuel 12.25 ). Comme il est peu employé, il est bien probable qu’il y a ici allusion à ce roi et au songe dans lequel l’Éternel lui promit les richesses et la gloire qu’il n’avait pas demandées (1 Rois 3.13 ).
Pendant son sommeil . Après avoir dit que le travail est inutile, si l’Éternel n’y joint sa bénédiction, le psalmiste affirme ici, par une image qui dit tout, que cette bénédiction peut se passer même, au besoin, du travail humain. Comparez Psaumes 33.16 ; Psaumes 37.5 ; Proverbes 10.22 . Dans le même ordre de pensées, le Seigneur interdit aux siens l’agitation et l’inquiétude (Matthieu 6.25-34 ). Dieu pourvoit aux besoins des siens par le travail même qu’il leur impose ; mais il peut, s’il le juge bon, les bénir indépendamment de ce travail.
Il en donne tout autant…
C’est le chef de la maison, ainsi que nous l’avons supposé, qui s’adresse dans ce psaume à ses hôtes. Peut-être répond-il aux remerciements qu’ils lui ont adressés. Il le fait avec modestie, rappelant que tout bien-être est un don gratuit de l’Éternel. Dans cette supposition, le mot kên (ainsi), qui a quelquefois embarrassé les commentateurs, et que nous avons rendu par tout autant , s’expliquerait à merveille ; il signifierait tout cela , tout ce que vous voyez là… Il en serait de même du voici (verset 3) : Voici, des fils (tels que ceux que vous voyez-là), etc. 3 Voici, des fils sont un héritage de l’Éternel, Le fruit du sein maternel est une récompense. 3 à 5 Une famille nombreuse
Des fils : voir verset 1 , note.
Un héritage : un bien que l’homme n’acquiert pas par son travail, mais que l’Éternel accorde ou refuse comme il lui plaît.
Une récompense : non point un salaire dû, mais un signe de bienveillance.
4 Comme des flèches dans la main d’un homme fort, Tels sont les fils de la jeunesse ; Des flèches… Cette image guerrière correspond bien aux préoccupations d’une époque où Israël avait à renaître comme peuple capable de reconquérir son indépendance.
Les fils de la jeunesse : nés dans la jeunesse de leur père, de telle sorte que, quand ils seront en âge de porter les armes, le père lui-même sera encore un homme fort .
5 Heureux l’homme qui en a plein son carquois ! Ils ne seront pas confus, Quand ils parleront avec des ennemis à la porte. Plein son carquois . On redoute d’attaquer un guerrier bien armé. Ainsi les gens mal intentionnés y regardent à deux fois, avant de s’attaquer à un homme accompagné de nombreux fils.
À la porte , où se traitent (en Orient) les affaires, où s’administre la justice et où toute la vie sociale a son siège, et cela par le fait que c’est près des portes seulement, dans la généralité des cas, que se trouvent des places d’une certaine étendue.
Le cas contraire à celui dont parle notre verset est indiqué Job 5.4 .